La formation professionnelle en 14 vidéos (juillet 2024 – janvier 2025)

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Avec la quasi-mise à l’arrêt de l’activité législative ces 6 derniers mois, l’actualité de la formation professionnelle s’est concentrée sur l’intégration progressive aux apprentissages et aux compétences des conséquences de la révolution IA. Mais la période a également été marquée par les 10 ans du CPF. Cette pause dans l’actualité légal est aussi l’occasion pour nous d’écouter la voix de quelques responsables formation sur leur métier.

Sommaire
IA et formation dans tous leurs états
Les dix ans du CPF
Paroles de responsables formation
Les Régions et la formation

IA et formation dans tous leurs états

Les applications de l’IA à la formation n’ont pas fini de faire couler de l’encre et de susciter des sujets de vidéos. En voici une petite sélection.

Après avoir fait le tour des métiers irremplaçables par l’IA, ce court reportage de TF1 Info nous emmène dans un cabinet d’avocats où une grande partie des tâches de rédaction ont été remplacées par des outils digitaux. Conclusion : le cabinet emploie moins de secrétaires, mais davantage d’informaticiens ; et la formation aux compétences IA s’impose de plus en plus comme un prérequis à l’emploi dans un nombre croissant de secteurs.

 

Interviewé par Pierre Monclos, le formateur et expert IA chez Unow Vincent Lafeuillade détaille l’impact des technologies de l’intelligence artificielles sur les compétences à maîtriser par les formateurs. Il distingue et développe 2 grandes familles d’enjeux : les enjeux opérationnels, qui incluent le « quoi » (à quoi peut servir l’IA générative ? quels sont les cas d’usage dans mon cas) d’une part, le « comment » de l’autre (comment obtenir de bons résultats avec l’IA générative ?) ; et les enjeux relatifs à la posture à adopter vis-à-vis de l’IA (vais-je être remplacé ? comment assurer la confidentialité des données ?). Il estime qu’aucun domaine du métier de formateur n’échappe à l’impact de l’IA. Il va même plus loin : à la question habituelle « les formateurs vont-ils être remplacés par l’IA », il répond… « honnêtement, oui »… au moins pour répondre à une part des besoins du marché. Même si, selon lui, les formateurs conserveront toujours un rôle !

 

Le formateur Simon Carolan décrit la façon dont il utilise l’IA dans son métier. Pour lui, l’IA est d’abord un assistant, qui l’aide face à la page blanche, pour trouver une phrase d’accroche, vérifier qu’il a couvert l’ensemble d’un sujet, mais aussi pour élaborer des quizz – c’est-à-dire proposer des « mauvaises » réponses, la bonne étant déjà donnée… Il énumère de nombreux cas d’usage, qui permettent au formateur de gagner en temps et en efficacité.

 

Michel Denisot interroge Jean-Jacques Martin, fondateur de Braincore, une société qui vise à mettre la recherche en neurosciences au service des apprentissages, notamment en entreprise. Le premier défi, pour lui, consiste à faire face à la surcharge informationnelle, responsable de difficultés d’attention et de mémorisation. La réponse de Braincore passe par un coach virtuel bienveillant et personnalisé, suivant un processus détaillé par Jean-Jacques Martin.

HR Makers a interviewé 3 grands acteurs de la formation en entreprise au sujet des enjeux de l’innovation dans le domaine du learning. Frédéric Henrion (Safran University), Philippe Paumard (France Travail) et Stéphane Théocharis (Sales Academy d’Allianz France). Au menu : le réenchantement du présentiel, qui passe notamment par la reconfiguration des lieux d’accueil et le bon ciblage des formations présentielles et distancielles ; la lutte contre le « fatigue learning » et les avancées des neurosciences en matière de rétention de l’attention ; la question de l’accompagnement de l’apprenant, plutôt que de le laisser seuls face à une bibliothèque de contenus pléthorique ; mais aussi l’utilisation de l’IA générative dans la formation.

 

Nous lisons régulièrement en ligne des contenus rédigés par ou avec l’assistance d’outils IA. Il va falloir à présent s’habituer à rencontrer, dans un style analogue, des vidéos réalisées par l’IA. Y compris de très mauvaise qualité. Cette vidéo est issue d’une chaîne youtube dont le propriétaire semble avoir développé en quelques semaines plus de 130 vidéos manifestement réalisées par IA. Celle-ci parle d’un sujet qui a eu un certain succès sur le blog Management de la formation l’année passée : la blockchain et la formation dans l’entreprise. Une voix lit automatiquement et maladroitement un texte, issu du Blog du modérateur (non crédité), relatif à l’utilisation par l’Ifocop de la blockchain pour certifier les diplômes. Nous ne vous encourageons pas particulièrement à consulter la chaîne youtube en question ; mais il est intéressant de voir que l’IA, mal utilisée, peut polluer autant nos résultats de recherche en vidéo qu’à l’écrit.

Les dix ans du CPF

En 2024, nous avons fêté les 10 ans du compte personnel de formation (CPF), ainsi que les 5 ans de sa version monétisée, désintermédiée et digitalisée, moncompteformation.gouv.fr. (Nous y avons ajouté, pour notre part, les 20 ans du DIF, ancêtre du CPF). Différents acteurs ont célébré l’événement.

La Caisse des Dépôts, en novembre, a ainsi rassemblé les parties prenantes du CPF pour revenir sur ce double anniversaire. Marianne Kermoal-Berthomé, directrice des politiques sociales, a salué une « démocratisation de la formation professionnelle ». Rachel Becuwe, adjointe au DGEFP, soulignait quant à elle une « réussite de simplification », par l’accès direct des individus à la ressource formation. La ministre du travail Astrid Panosyan-Bouvet a insisté sur le fait que le CPF permettait « de se projeter et de se construire une vie professionnelle accomplie ».

Voir la vidéo

 

La chaîne BFM Business est aussi revenue sur les 10 ans du CPF (8’45 à 13’10). Emeric Lebreton, président d’Orientaction (spécialiste du bilan de compétences), a rappelé la prouesse technique et organisationnelle qui a consisté à mettre en relation 26 millions de comptes actifs individuels avec les organismes de formation et les financeurs. Le débat s’est poursuivi autour de la question de la fraude au CPF et du plafonnement. Sur ce dernier point, Eric Lebreton a soulevé un point important : le plafonnement à 5 000 € (ou 8 000 € pour les moins qualifiés) fonctionne comme une incitation à dépenser son CPF. Si le compte atteint son plafond, il n’est plus alimenté, jusqu’à ce qu’un achat de formation fasse redescendre le montant.

 

En octobre, Gwénola Martin, directrice de la formation professionnelle et des compétences de la Caisse des Dépôts, revenait sur le bilan du CPF, avec les derniers chiffres disponibles, ceux de 2023 – 1,45 millions de dossiers de formation, pour 2,26 milliards d’euros de coûts pédagogiques. Important également : 82% d’utilisateurs non-cadres, et la parité hommes-femmes parfaite parmi les bénéficiaires des formations financées.

 

Pour le responsable RH et formation, le CPF peut aussi prendre place dans une politique d’incitation à la formation, par le biais des abondements. La Caisse des Dépôts propose précisément ce tutoriel pour l’intégration dans moncompteformation.gouv.fr des abondements de co-construction, à l’usage des financeurs – dont font partie les entreprises.

Paroles de responsables formation

Des responsables formation abordent les enjeux de leur profession.

Alexandre, responsable formation d’Irigo (réseau de transports de l’agglomération d’Angers) présente son métier : formations obligatoires et non obligatoires, gestion budgétaire et administrative, suivi personnalisé des salariés… Pour au total organiser plus de 30 000 heurs de formation par an et former 90% des collaborateurs (en 2023).

Bruno Chantepie (Orange Store) répond à la question « qu’est-ce qu’un bon responsable formation en entreprise ? ». Pour lui, il doit avant tout être attentif à l’autre, ouvert à l’innovation, connecté à son réseau.

 

Sur le même média, Soufyen Ammar, ancien responsable formation chez MAF Carrefour au moyen-orient, aujourd’hui consultant, revient sur son expérience à l’international. Premier constat : « Dans l’interculturel, l’implicite n’existe pas » : la communication est à construire. Il se souvient également d’une culture du learning (qu’il différencie de la formation, acte situé et limité) axée sur le « test and learn », dans laquelle « feedback is a gift » et l’erreur une opportunité d’apprendre. Parmi les points abordés dans ce long interview, Soufyen Ammar parle de l’entreprise apprenante et de la façon dont il a fait appel à des volontaires internes pour servir d’ambassadeurs de la politique L&D dans l’organisation.

 

Les Régions et la formation

L’animateur de la chaîne Youtube La Territo évoque un sujet rarement abordé : la façon dont est structurée la politique de formation des régions. Il revient sur le rôle du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP), signé par l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème formation, qui comprend un plan d’actions avec des aides financières. Celles-ci peuvent, via les plans régionaux de formation, venir financer des besoins ponctuels ou réguliers des différents bassins d’emploi. La formation représente souvent le 2e poste de dépenses des conseils régionaux, juste derrière les transports ferroviaires.

Crédit photo : Shutterstock / Stokkete

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