18% : c’est la part des entreprises qui ont augmenté leur budget formation en 2015. Un peu moins que la part de celles qui l’ont réduit (21%), mais suffisamment pour qu’on ne puisse pas parler d’effondrement du marché. Suffisamment, surtout, pour qu’on s’intéresse, avec l’enquête conduite par Centre Inffo, aux moteurs de l’achat de formation professionnelle en cet an I du CPF.
Malgré les inquiétudes parfois suscitées par la réforme de 2014, le marché de la formation ne s’est pas effondré en 2015. Il a, certes, marqué un certain recul (-3%), mais les entreprises ont bien continué à développer leur capital humain en faisant appel à des formations externes.
Pour en savoir plus, Centre Inffo a réalisé en 2015 (comme en 2014, et annuellement depuis 2011) une enquête quantitative à laquelle 144 entreprises ont répondu, doublée d’une enquête qualitative auprès de 19 d’entre celles-ci. Les questions portaient sur les pratiques entourant l’achat de formation en entreprise : politique d’achat, intentions, type de formations, relations avec les organismes. Centre Inffo nous prévient cependant que les grandes entreprises sont surreprésentées (47%) dans l’échantillon : à garder en tête, donc, pour la lecture des résultats.
Plus de la moitié des entreprises, soit 52% des répondants, ont reconduit un budget formation à peu près identiques à celui de 2014. Les dépenses ont baissé pour 21% de l’échantillon, mais pour 40% de ces entreprises, la baisse n’a pas de rapport avec la réforme. Seule une entreprise sur 20 environ déclare une baisse importante de 20 à 30%.
Restent donc 18% d’entreprises qui ont choisi d’augmenter leur budget formation. C’est moins que l’année dernière (23%), mais on est loin de la déroute. Le plan de formation reste dynamique : les 2/3 des entreprises envisageaient en 2015 de le financer au-delà du 0,9%.
L’un des axes de la réforme était de favoriser les formations certifiantes. Cet objectif semble bien avoir été atteint en 2015, puisque près de 68% ont investi dans ce type de formations, contre 57% en 2014.
Les formations « sur mesure » ont été les plus populaires, devant les formations catalogue. Les modules « cœur de métier » l’emportent sur les autres types de prestation, sauf chez les cadres, pour qui « management et ressources humaines » est le premier sujet abordé. Les thématiques et techniques numériques ont également le vent en poupe.
Pour finir, la part des formations courtes (moins de 21 heures) a augmenté ; un phénomène qui s’inscrit dans une tendance longue, comme le montre ce rapport de France Stratégie (graphique p. 9). Pour 44% des répondants, la réforme ne devrait d’ailleurs pas avoir d’influence sur la durée des formations.
Pour ce qui est de la réforme, justement, 2 entreprises sur 3 – dont la moitié suite à la réforme de 2014 – ont déjà pris l’initiative de répondre à leurs nouvelles obligations sociales en matière de formation : entretien professionnel, professionnalisation des managers, gestion des parcours. Le dernier tiers a préféré attendre d’en savoir plus sur la mise en œuvre de la réforme : modalités du CPF, évolution des Opca…
L’entretien professionnel, notamment, est déjà utilisé par 70% des managers comme moyen d’identifier les besoins en formation.
Les entreprises ont perçu l’intérêt du CPF, et comptent bien le mobiliser pour 62% d’entre elles. Mais seule 1 sur 3 envisage d’inciter activement à son utilisation dès maintenant : le dispositif n’est pas encore perçu comme suffisamment clair. Ce qui explique, également, que les ¾ d’entre elles ne souhaitent pas à ce stade internaliser la gestion du CPF.
La fonction formation, quoi qu’il en soit, a le vent en poupe. Les répondants sont quasi-unanimes (95%) à voir d’abord dans la formation un investissement. Seuls 15% la considèrent aussi comme une simple charge financière légale. 2 répondants sur 5 y trouvent un outil de gestion des carrières au service des salariés (« la satisfaction d’attentes individuelles » pour 38,7%, « une récompense » pour 3,2%). Une pratique de la formation « bonus RH » que semble corroborer la prééminence, confirmée par l’étude, des cadres parmi les bénéficiaires.
Autre marque de reconnaissance de l’importance de la fonction : les RF/RH sont le plus souvent les décisionnaires en matière d’achat de formation. La DG ou la direction des achats peuvent l’être également, mais moins fréquemment. Les managers concernés sont consultés dans 77% des cas ; les salariés bénéficiaires ne le sont, en revanche, que pour 57%.
L’enquête annuelle de Centre Inffo, réalisée entre mai et octobre 2015, nous apporte des données précieuses sur les tendances de l’achat de formation. Pour bénéficier d’un regard complémentaire, celui du responsable RH/formation sur son propre rôle dans l’entreprise, n’hésitez pas à prendre 3 minutes de votre temps pour remplir notre questionnaire ! Et recevoir, d’ici quelques semaines, les résultats du premier baromètre Management de la Formation.
Source : Centre Inffo
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