Plus précisément : 24% des personnes formées ont bénéficié que d’une seule formation dans l’année tandis que 17% ont eu accès à plusieurs formations.
Les résultats de l’étude mettent en évidence un écart de pratique significatif entre les grandes entreprises et les TPE :
De même, l’enquête pointe des disparités selon l’âge des salariés :
A une très grande majorité (88%), les salariés estiment que les formations étaient satisfaisantes et bien organisées. Les résultats sont plus nuancés quant à l’utilité de la formation :
Ces résultats sont à rapprocher des indicateurs issus de l’exploitation faite par le CEREQ des déclarations fiscales 2483 des employeurs. Le traitement annuel de ces données permet en effet de présenter les taux d’accès à la formation et la durée moyenne des stages selon de multiples critères : types de formation, secteurs d’activité, tailles d’entreprise, etc.
Nous constatons les faits saillants suivants :
1) La participation des entreprises est corrélée à la taille de l’entreprise :
Le poids des grandes entreprises (plus de 2000 salariés) dans le volume global des dépenses déductibles reste très élevé : 39,5 % contre 1,5 % pour les entreprises de 10 à 19 salariés. Cela confirme la prééminence des grandes entreprises dans l’effort de formation professionnelle en France.
2) Le taux d’accès à la formation[1] en France est légèrement supérieur à celui identifié par le labRH : 45,3% (47,4% pour les hommes, 44,7% pour les femmes). Plus précisément, il est de 15,7% pour les entreprises de 10 à 19 salariés et de 61,5% pour les entreprises de 2000 salariés et plus (TGE).
3) L’accès à la formation des salariés est fonction du secteur d’activité de l’entreprise. Quelques exemples de taux d’accès à la formation :
4) La catégorie socioprofessionnelle délimite une frontière nette entre les salariés dans leur accès à la formation professionnelle : 59% des ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise ont accès à la formation contre 39% des employés et 36% des ouvriers.
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Niveaux de qualification, séniorité voire genre des salariés, secteurs d’activité et tailles des entreprises… de fortes différences existent dans l’accès à la formation professionnelle.
Ces disparités sont réelles et statistiquement indiscutables.
Ne nous arrêtons pas cependant à une lecture trop littérale des chiffres.
Les indicateurs par secteurs d’activités comportent, par exemple, un effet taille positif ou négatif selon le degré de concentration économique du secteur concerné. La réparation d’ordinateurs et de biens personnels n’a pas la même concentration et les mêmes besoins de formation que le nucléaire. Il n’en demeure pas moins que les politiques de formation sont liées au type d’activités économiques des entreprises.
Autre exemple : les TPE semblent former peu, voire très peu. Ces statistiques prennent-elles en compte la nature des formations délivrées généralement dans ces petites structures : informelles, sur le tas, en apprentissage ? Pour plus d’efficacité faudrait-il vraiment transférer cette transmission informelle du savoir-faire vers de la formation en salle, avec un formateur et des feuilles de présence pour être comptablement prise en compte ?
Le taux d’accès à la formation des femmes est inférieur à celui des hommes, c’est une évidence ! Mais il a augmenté considérablement en passant de 40,8% en 2007 à 44,7 % en 2009. La tendance de ces indicateurs doit donc être un élément d’analyse à prendre en compte. De plus, cet écart entre hommes et femmes peut s’expliquer par la structure sexuée des emplois, les taux d’accès augmentant avec la qualification.
L’accès à la formation des séniors est également très inférieur à la moyenne. N’est-il pas pertinent qu’un jeune arrivant sur le marché du travail puisse être plus formé qu’une personne ayant plusieurs dizaines d’années d’expérience professionnelle ? D’autant plus que l’appétence des séniors à suivre une formation est souvent moindre, appétence dont on sait qu’elle constitue le critère primordial de succès d’une formation. Le taux de formation des jeunes et séniors doivent-ils donc être les mêmes ? Évidemment que non ! Mais alors quels seraient les taux souhaitables d’accès à la formation par tranche d’âges et nombre d’années d’expérience ?
En terme de formation professionnelle, les disparités sont marquées et visibles statistiquement. Ces différences nous interrogent tant sur la nature que sur le montant des indicateurs cibles.
Bref, quelles sont les bonnes normes pour la formation en entreprise ?
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[1] Le taux d’accès à la formation est le rapport entre le nombre de personnes formées (c’est-à-dire ayant suivi au moins une formation) et l’effectif de l’entreprise.
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