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Management de la formation : Bonjour Stéphane. Quelques mois après votre prise de fonction à la tête du Garf, pouvez-vous nous faire un rapide diagnostic de la situation actuelle de la fonction Formation en entreprise ?
Stéphane Diebold : Bonjour. Merci de me donner l’occasion de partager avec vos lecteurs sur notre thème et centre d’intérêt commun de la formation.
La fonction Formation, comme de nombreuses fonctions, s’interroge sur son utilité sociale. Alors oui, l’inquiétude est bien là mais arrêtons de dramatiser. Les « professionnels de la profession » Formation doivent arrêter de trop se regarder le nombril. Le monde bouge, alors tout simplement bougeons avec lui !
Tout mouvement implique à la fois des avantages et des dangers. Les responsables Formation doivent donc devenir des aventuriers de la formation et prendre ce challenge comme une opportunité. Comme je le dis souvent, il faut regarder la formation avec de nouvelles lunettes et mettre en place une communauté de pratiques.
D’un côté, nous lisons régulièrement dans la presse que les dirigeants ont une visibilité stratégique à trois mois. De l’autre, nous savons que les budgets Formation sont définis annuellement et débloqués en fin d’année. Il faut donc être réactif. Par exemple, quand on décide au milieu d’année de changer son ERP, les objectifs pédagogiques prévus initialement se trouvent partiellement modifiés. Il faut savoir s’ajuster, faire évoluer son organisation, s’adapter avec agilité.
Management de la formation : Quelles sont alors les nouvelles compétences que doit acquérir le service Formation à cinq ans ? Quelles sont les tendances ? Les enjeux ?
Le Garf se propose donc de les informer, de les former pour ensuite pouvoir être force de proposition en entreprise. Ils doivent pouvoir proposer des formations utiles et valorisantes prenant en compte les contraintes de temps, de disponibilité, de réactivité et de coûts.
Des adhérents producteurs de contenus
En entreprise, le RF est isolé. Dans le cas de mise en place d’évolutions légales, il se débrouille souvent tout seul. S’il veut renforcer sa légitimité et son utilité, il faut l’aider à développer une intelligence collective en ayant recours à des partenaires et à ses pairs. C’est la vocation du Garf. En faisant intervenir des spécialistes nationaux pour décrypter les nouveautés réglementaires, les nouveaux dispositifs et modes opératoires – pour la VAE ou pour le compte individuel de formation -, notre association anticipe les problématiques du responsable Formation et l’accompagne. Le véritable enjeu est de faire du collectif avec de l’individuel. Grâce à la web TV du Garf, par exemple, les membres deviennent producteurs-bénévoles de leur propre émission tout en étant piloté par des professionnels. Ils ont la possibilité de tester de nouveaux outils avec un accompagnement. Le Garf est désormais un lieu d’expérimentation. Lorsqu’ils reviennent en entreprise, ils maîtrisent ses nouveaux savoirs. L’esprit de club et le climat de confiance de la mise en communauté des pratiques est bénéfique pour chacun et donc aussi pour le collectif.
Management de la formation : Alors, en tant que président, quels sont les grands chantiers du Garf ?
La numérisation est en marche
Actuellement, nous animons la communauté en interne, mais elle sera bientôt déployée vers l’extérieur. Le Garf souhaite devenir le « hot spot » de la formation. À travers l’animation de blogs, de différents réseaux sociaux, du Garf Café, du développement de la culture du tweet, de la production de chroniques TV pour les membres, de la veille technologique sur les évènements et les nouvelles pratiques, les adhérents ne sont plus des consommateurs d’information, mais des acteurs. Ils mettent en place une communauté de pratiques, ils entretiennent un esprit de club pour se sécuriser sur des nouveaux usages.
Une territorialisation renforcée
Le second chantier est la territorialisation. Un gros travail a déjà été fait sur la francophonie. Maintenant le Garf doit être présent en régions pour répondre sur le terrain, tisser des liens forts avec les institutions. Aujourd’hui, trente groupes forment un premier maillage, mais nous devons le développer pour être les partenaires privilégiés des projets à venir. Au niveau de l’Europe et à l’international, le Garf participe également à de nombreuses conférences et événements.
Le métier de responsable formation est en construction, voire même en reconstruction. En faisant du Garf un écosystème apprenant, on fournit une multitude d’armes pour permettre à nos membres d’entrer dans l’âge du faire de la formation, en référence à Philippe Muray. Avec un réseau local, national et international, ce lieu d’échange souhaite aussi s’ouvrir au plus grand nombre. Tout le monde est le bienvenu !
Je rappelle pour terminer qu’en 2014, le Garf fêtera ses 60 ans. Le programme de cette année événementielle sera riche et nous vous le communiquerons prochainement. En attendant, à l’aventure !
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