En 2023, les intelligences artificielles génératives sont véritablement sorties du bois pour envahir nos pratiques, notamment pédagogiques. Les compétences étaient à l’honneur à l’échelle européenne, et la formation reconnue comme un moyen prioritaire d’accompagnement des transformations, à l’échelle des individus, des entreprises et des pays. Dans le même temps, en attendant la refonte partiel de la formation professionnelle par les partenaires sociaux début 2024, l’arrivée de France VAE et du reste à charge CPF ont occupé, ces derniers mois, l’actualité réglementaire. Tour d’horizon de ces grands sujets en vidéos.
Sommaire
Digital et IA génératives en formation : dépasser l’expérimentation
Compétences et grandes transformations
2024, année-clé pour la réforme de la VAE
Y aura-t-il finalement un reste à charge du CPF ?
Digital et IA génératives en formation : dépasser l’expérimentation
Jean-Roch Houlier, responsable des opérations, du learning et du digital chez Safran, présente au micro de Cécile Dejoux son expérience en matière d’application des IA génératives à la formation. Il distingue 3 cas d’usage :
1) La conception-rédaction-synthèse (2’01), qui sert davantage tout ce qui est périphérique à la formation ;
2) le mode « assistant métier » (3’55), où l’IA générative est utilisée pour rédiger des documents-clés de la formation elle-même, des fiches programmes aux supports de contenu en passant par les quiz ou les images ;
3) le mode « entraînement » (6’23), qui permet par exemple de simuler une conversation en langues étrangères, voire un entretien structuré autour de scénarios interactifs.
Un cas concret de ce dernier cas d’usage est présenté plus loin (9’58) : une technologie qui permettra de simuler des entretiens, par exemple avec des clients pour les équipes de vente, va être intégré aux outils de l’université Safran.
La déléguée générale du forum des acteurs de la formation digitale (FFFOD) a présenté les résultats d’une enquête sur l’hybridation des organismes de formation (c’est-à-dire le blended learning), lors des 17e rencontres nationales de l’association le 5 octobre 2023. L’enquête a été réalisée dans le cadre du dispositif « Hybrid’Action », à partir de 2 auto-diagnostics diffusés au sein des prestataires de formation. Les résultats montrent que les organismes intègrent le digital dans leur offre au coup par coup, sans stratégie d’ensemble et sans accompagnement systématique du changement.
Compétences et grandes transformations
Lors d’un atelier organisé par Centre Inffo, Mathieu Malaquin, de l’Institut Gustave Eiffel, commente les conséquences en matière de formation du verdissement de l’entreprise. Celui-ci implique certes des créations et destructions d’emploi, mais il suppose surtout une transformation des métiers existants. Il va donc falloir former les collaborateurs à de nouvelles compétences, qui relèvent le plus souvent des soft skills – notamment les façons de travailler avec les autres et de s’organiser. C’est un défi pour la GPEC.
Sur la même thématique, l’Opco2i a mis en ligne cet automne une vidéo présentant les principaux résultats d’une étude de l’Observatoire Compétences Industrie relative à l’impact de la transition écologique sur les métiers du secteur. Selon cette étude, les principaux métiers affectés dans l’industrie seront 1) les achats (la chaîne d’approvisionnement représentant 70% des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie) et 2) l’ingénierie et la R&D (écoconception des produits, développement de nouvelles technologies vertes).
Mais les compétences évoluent également dans la plupart des autres domaines métiers : ingénierie d’affaires, technico-commercial, maintenance, falogistique, sécurité, gestion des déchets… Or, les entreprises industrielles de toutes tailles sont majoritaires à ne pas percevoir leurs besoins de formation en lien avec la transition écologique.
Le 11 décembre 2023, le Conseil économique, social et environnemental organisait une conférence dans le cadre de l’Année européenne des compétences, sur le thème « Avenir du travail et souveraineté européenne des compétences ». Le ministre du Travail Olivier Dussopt et la ministre de la formation professionnelle Carole Grandjean accueillaient les partenaires européens de la France autour des enjeux de développement des compétences face aux transitions numérique, écologique et énergétique.
2024, année-clé pour la réforme de la VAE
Olivier Gérard, le chef de projet nommé par le gouvernement pour mettre en place le service public France VAE, présente dans cette brève vidéo TikTok les enjeux de la réforme. Il s’agit de « repenser fondamentalement la 3e voie de diplômation en France », pour sauver une VAE en grande difficulté, avec un taux d’échec de 65% des dossiers déposés. Dans la version plus longue, Olivier Gérard rappelle les origines de cette réforme et les objectifs de France VAE. Il estime que cette dernière sera pleinement opérationnel avant l’été 2024, après une mise en place officielle en mars.
(La version longue de son intervention est accessible ici).
Un autodidacte de 52 ans témoigne de la façon dont il a passé son premier diplôme, un BTS technico-commercial, par VAE, dans le cadre d’un projet de reprise d’entreprise.
Le portail France VAE a ouvert au public, en phase de test, dès juillet 2023. Cette vidéo présente le portail et propose un tutoriel d’inscription.
Y aura-t-il finalement un reste à charge du CPF ?
Selon BFM Business, il y aura bel et bien un reste à charge du compte personnel de formation (CPF). Votée dans son principe dans la loi des Finances 2023, cette participation obligatoire des particuliers qui mobilisent leur CPF au financement de leurs formations devait faire l’objet d’un décret, jamais publié en 2023. Les débats autour de la loi des Finances 2024 ont remis le sujet sur le tapis : certains députés de la majorité ont voulu voter un amendement fixant les conditions du reste à charge. Finalement, il n’en a rien été, mais le gouvernement s’est engagé à publier le décret début 2024, après consultation des partenaires sociaux. Il en espère une économie de 400 M€.
Selon Nicolas Montetagaud, directeur général d’Ocktogon Group, citant sur BFMBusiness le baromètre Visiplus/BVA de la formation professionnelle 2023, le reste à charge serait fortement dissuasif : la moitié des répondants estime qu’il pourrait remettre en cause leur projet de formation. Le baromètre nous apprend par ailleurs que 60% des actifs plébiscitent le distanciel, contre 43% en 2020. Le nombre de salariés désirant se former est cependant plus faible que pendant la pandémie.
Crédit photo : Shutterstock / ImageFlow
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