60 % des dirigeants, managers et professionnels de la fonction RH affirment que la réforme de la formation professionnelle n’apportera pas de changement. Ce chiffre est issu d’une étude menée par l’organisme Fidal formation et le cabinet de conseil en management Amplitude. Cette enquête a été réalisée du 5 janvier au 5 février 2015 auprès de 600 décideurs d’entreprises de toutes tailles, tous secteurs d’activité et réparties sur l’ensemble du territoire national.
Une réforme jugée contraignante
Si l’impact de la loi du 5 mars 2014 est indéniable pour les entreprises en matière de formation, la présente enquête révèle que, selon 60 % des entreprises, cette réforme n’apportera pas de changement. La complexité du texte de loi est un des premiers arguments avancés pour expliquer cette appréhension négative des effets de la réforme. Il est vrai que face au contexte législatif actuel, marqué par une profusion de textes, les entreprises ne peuvent que se montrer inquiètes, voire désabusées.
Autre enseignement majeur de l’étude : 49 % des entreprises considèrent que la loi constitue globalement une contrainte supplémentaire. Parmi ces répondants, seulement 17 % estiment que la réforme permet de considérer la formation comme un investissement de compétitivité et 19 % qu’elle va favoriser la sécurisation des parcours professionnels. L’objectif de simplification de la loi est donc loin d’être atteint. Autrement dit, les effets bénéfiques de la réforme ne compensent pas ses conséquences négatives.
En plus d’être perçue comme non effective, la loi du 5 mars 2014 s’avère donc comme contraignante pour les entreprises. L’entrée en vigueur de cette réforme ne semble pas cependant toucher à la place qu’occupent le développement des compétences et la formation dans l’entreprise.
La formation demeure stratégique
À l’inverse, la GPEC est un dispositif qui suscite le plus d’opinions positives parmi les entreprises sondées. En effet, 51 % des répondants déclarant connaitre et maitriser la loi du 5 mars 2014 considèrent que le fait de rapprocher la formation de la GPEC et des orientations stratégiques va rendre la formation plus efficace. Ce taux est plus faible (34 %) si l’on considère la totalité de la population interrogée (regroupant ceux qui disent connaitre la réforme et ceux qui affirment en avoir qu’une moindre connaissance).
D’autres chiffres de l’étude révèlent l’importance de la formation dans les entreprises. Ainsi, pour 59 % des répondants, elle est stratégique. Une assertion qui vient contredire certaines idées reçues qui tendent à la considérer comme un outil de récompense, seuls 6 % des sondés déclarent l’utiliser à cette fin. À ce jour, la loi du 5 mars 2014 n’a pas rendu l’investissement en formation plus compétitif. En effet, les principales dispositions de la loi ne sont applicables que depuis le 1er janvier 2015 et il est encore trop tôt pour en mesurer tous les effets. Annoncé comme une mesure phare de la réforme, le CPF est un dispositif qui suscite de nombreuses inquiétudes auprès des entreprises. Ainsi, 53 % des sondés considèrent qu’il va rendre l’accès à la formation plus compliqué.
Bien qu’apportant un premier éclairage sur l’impact de la réforme de la formation professionnelle, l’enquête de Fidal Formation et Amplitude est restreinte aux entreprises qui ne sont qu’indirectement concernées par le CPF, principale mesure de la loi du 5 mars 2014. Les nouveaux textes législatifs sont synonymes de contraintes supplémentaires pour les entreprises et représentent un coût plus important dû à l’augmentation des contributions mutualisées de 0,7 % à 1,0 %. L’intégration du CPF dans l’offre de formation prendra du temps à condition que les entreprises créer une politique incitative. Un an après la loi, celles-ci sont toujours dans une phase de compréhension des enjeux liés à la mise en œuvre opérationnelle des dispositifs.
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