La formation des cadres vue par les professionnels du secteur

En avril 2014, l’APEC publiait une enquête portant sur la formation continue des cadres vue par les professionnels du secteur. Cette étude qualitative a été réalisée auprès de 30 responsables formation, formateurs et consultants. Zoom sur les problématiques des cadres en entreprise.

Le blended learning est favorisé pour la formation des cadres

Bien que les cadres soient considérés comme une catégorie de salariés privilégiés en termes d’investissement, la perception des professionnels du secteur dresse un bilan mitigé des pratiques. Si l’e-learning investit de plus en plus les dispositifs formation, l’enquête qualitative menée par l’APEC montre que les responsables et les collaborateurs d’une entreprise tendent à compléter cet apprentissage par des cours en présentiel et des formations en groupe. Un responsable formation d’une entreprise de plus de 500 salariés déclarait à ce propos : “Il faut des dispositifs pédagogiques variés qui permettent de répondre à des problématiques différentes : je peux avoir du e-learning, du travail en groupe et du travail individuel. Pour moi la formation idéale, c’est un cursus qui permet d’allier les trois”.

Plusieurs interrogations demeurent quant à la capacité opérationnelle des formations à répondre aux besoins des apprenants à court voire à très court terme. Cette logique “court-termiste” est renforcée par la conjoncture économique et par une attente forte des entreprises d’un retour sur investissement rapide et perceptible. Mais cette vision n’est pas partagée par les professionnels du secteur souhaitant allonger la durée entre chaque module.

Les parcours de formation des cadres s’allongent et se séquencent

Les professionnels de la formation professionnelle constatent que dans une majorité d’entreprises, une réflexion stratégique sur le long terme fait défaut ainsi qu’une prise en compte des besoins précis des apprenants.

Parmi les grandes tendances observées, les professionnels interrogés par l’APEC insistent sur la nécessité de séquencer les parcours de formation entre les modules d’apprentissages et l’exercice d’une fonction en entreprise. L’objectif est d’inciter les apprenants à interagir entre eux et à partager leurs expériences, comme en témoigne un responsable d’un organisme de formation : “Aujourd’hui, on va faire des allers retours permanents entre la situation de travail et les contenus de formation. On travaille sur des projets entre temps. C’est une interaction permanente entre les contenus, la réalité du travail, les échanges avec les pairs”.

La suite de l’étude insiste sur les bénéfices de la formation professionnelle continue pour les cadres et cite plusieurs d’entre eux dont :

• l’acquisition de nouvelles compétences ;
• la valorisation des apprenants à l’interne auprès de leurs collaborateurs ;
• la prise de recul sur l’exercice d’un métier.

En 2014, L’APEC concluait son enquête en insistant sur “la complexité des dispositifs formation qui pèsent sur la lisibilité des possibilités offertes aux cadres” et espérait une fusion ou une meilleure articulation des dispositifs. En 2015, la réforme simplifie les démarches et les obligations légales liées à la formation professionnelle. C’est un premier élément de réponse à ce besoin de simplification des dispositifs même s’il nécessite un vaste travail de pédagogie et de communication.

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